Peut-on parler de Risques Psycho-Sociaux en télétravail ?

La mise en place du confinement le 17 mars dernier a provoqué un raz-de-marée tant émotionnel qu’organisationnel au sein des foyers et des entreprises. Surpris par l’urgence de la situation, employeurs comme employés ont dû pour la plupart passer au télétravail, sans y être forcément bien préparés. Résultat, près de la moitié des télétravailleurs se sont sentis en situation de détresse psychologique dès les premières semaines du confinement, un quart d’entre eux ont même eu un risque de dépression.

Pourquoi ces conditions, certes exceptionnelles, ont-elles généré tant de souffrances ? En temps ordinaire, peut-on parler de Risques Psycho-Sociaux (RPS) en télétravail ? Quelles solutions existent pour les éviter ?

Le confinement, source de stress pour un grand nombre de salariés en télétravail

La mise en place dans l’urgence du télétravail a été source de stress pour un grand nombre de salariés. Isolés du jour au lendemain de leur lieu de travail habituel et physiquement éloignés de leurs collègues, cette perte de repères, accentuée par le confinement et la crise sanitaire, a eu d’importantes conséquences sur le moral de 20% d’entre eux. Une situation d’autant plus difficile à gérer qu’elle a pu être aggravée par un environnement et des outils non adaptés au télétravail.

Par ailleurs, certains se sont sentis seuls face aux événements. La plupart ont d’ailleurs été rapidement débordés par une surcharge d’activité, consécutive à un manque d’organisation de leur part et/ou de leur employeur. La volonté de bien faire a également pu inciter certains collaborateurs à rallonger leur temps de travail, avec le risque d’un épuisement professionnel à la clé.

Or, une telle situation peut, si elle n’est pas traitée rapidement, entraîner de graves problèmes de santé tels que des troubles musculo-squelettiques, des maladies cardiovasculaires, une aggravation ou une rechute de maladies chroniques, des troubles addictifs, de l’anxiété, voire un burn-out ou une dépression.

Les solutions pour pallier les Risques Psycho-Sociaux en télétravail

Si les détresses psychologiques ont émergé de façon exponentielle pendant le confinement, c’est un fait que les télétravailleurs ne sont pas plus protégés des RPS que les salariés sédentaires, même en temps normal.

En effet, l’isolement, la distanciation physique avec les collègues, les technologies permettant de rester connecté H24 et le besoin de justifier le « privilège » de pouvoir travailler en-dehors des locaux de l’entreprise peuvent avoir un lourd impact sur la charge mentale et la sphère privée du collaborateur. Des facteurs de risque qui doivent être pris en considération dès le départ, afin de trouver des solutions pour pallier les Risques Psycho-Sociaux en télétravail.

Afin de rompre l’isolement et créer une vraie coupure entre les sphères privées et professionnelles, le salarié pourra par exemple se rendre dans un tiers-lieu. Ces espaces dédiés, propices à travailler dans de bonnes conditions, lui permettront aussi et surtout d’avoir la sensation d’aller au travail. Ce qui l’aidera ainsi à mieux s’organiser au quotidien et à « déconnecter » plus facilement une fois rentré chez lui.

En conclusion, travailler à distance ne met pas le salarié à l’abri des risques psycho-sociaux. C’est pourquoi il est nécessaire, pour l’entreprise comme pour son employé, d’appréhender le sujet dès la mise en place du télétravail, en trouvant une organisation qui donne satisfaction aux deux parties.