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Certification de compétences dans les métiers d’art

Publication : 24/05/2024 |
Mise à jour : 24/05/2024 |
6 min. de lecture
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Certification de compétences dans les métiers d’art
Certification de compétences dans les métiers d’art
Les 60 000 entreprises françaises du secteur des métiers d’art* font actuellement face à une pénurie d’artisans qualifiés (brodeurs, bijoutiers, métalliers, couturiers, ébénistes…). Pourtant, de nombreuses personnes migrantes disposant de tels savoir-faire ne peuvent exercer leur activité en France, faute de reconnaissance de leur diplôme. Pour valoriser leurs compétences et les aider à s’insérer dans la société, la marque de certification Incitu et l’association La Fabrique Nomade ont créé la formation certifiante « S’insérer dans le secteur professionnel des métiers d’art ». Pour en savoir plus sur ce dispositif, nous avons interrogé Lauriane Duriez, responsable du Bureau du Design, de la Mode et des Métiers d’Art de la ville de Paris et membre du jury de cette certification.

* Chiffres des ministères de la Culture et du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme.

« S’insérer dans le secteur professionnel des métiers d’art » : interview de Lauriane Duriez, membre du jury de certification

La ville de Paris collabore avec La Fabrique nomade, une association œuvrant à l’insertion professionnelle de personnes migrantes exerçant un métier d’art. Quelle est l’histoire de ce partenariat ?

Lauriane Duriez : « La ville de Paris accueille de nombreuses écoles et entreprises de design, de mode et des métiers d’arts sur son territoire. Le Bureau que je dirige coordonne les actions et les dispositifs de soutien à ces secteurs économiques clés. Il y a quelques années, j’ai rencontré Inès Mesmar, fondatrice et directrice générale de La Fabrique nomade, une association qui aide les personnes migrantes disposant d’un savoir-faire dans le domaine des métiers d’art, à se reconstruire professionnellement et à trouver leur juste place dans la société. Nos échanges ont débouché sur la signature d’un partenariat. La Fabrique nomade nous a ensuite proposés de co-construire une certification aux côtés d’Incitu, destinée à pallier l’absence de reconnaissance des compétences professionnelles de ces artisans. C’est avec enthousiasme que nous avons rejoint ce projet qui a donné naissance à la formation certifiante « S’insérer dans le secteur professionnel des métiers d’art » dont je suis aujourd’hui membre du jury. »

La Fabrique nomade a également mis en place un programme de préparation à cette certification. En quoi consiste-t-il ?

L.D. : « Ce programme permet aux artisans de se perfectionner sur le plan technique, de comprendre comment leur métier est exercé en France et de mieux appréhender l’organisation de l’écosystème des métiers d’art français, le fonctionnement des entreprises, les compétences attendues et les attentes des consommateurs. En résumé, ce parcours les aide à construire leur projet d’insertion professionnelle. Pour rejoindre ce programme, La Fabrique nomade lance chaque année un appel à candidatures. Les artisans retenus devront suivre des cours théoriques et de langue française, ainsi que des formations techniques pour réapprendre à utiliser leurs savoir-faire et acquérir de nouvelles compétences. Ils vont également les mettre en pratique en réalisant un ou plusieurs objets en binôme avec un designer professionnel. »

Comment se déroule le jury de certification ?

L. D. : « Le passage devant le jury prend la forme d’un échange oral durant lequel le candidat présente son parcours, son cursus au sein de la Fabrique nomade, ses compétences acquises lors de la formation, son projet professionnel et sa stratégie pour le concrétiser. Il va notamment exposer plusieurs documents préparés avec les membres de l’association, tels qu’une feuille de route présentée sous la forme d’une frise chronologique détaillant les actions qu’il a mises en place pour apprendre à rédiger un CV, rechercher des offres d’emploi ou encore identifier des contacts pour se constituer un réseau. Lors de cet échange, le candidat va également mettre en lumière son savoir-faire à travers des travaux réalisés au cours de l’année. Cet échange représente donc un moment très riche qui permet aux membres du jury d’évaluer les compétences du candidat, sa compréhension de l’écosystème des métiers d’art et les efforts qu’il déploie pour s’insérer dans son secteur d’activité. À l’issue de cet oral, le jury délibère et valide ou non l’ensemble des blocs de compétences nécessaires à l’obtention de la certification. »

En tant que membre du jury, quel conseil souhaitez-vous adresser aux candidats à l’obtention de cette certification ?

L. D. : « Plus un candidat prépare son projet d’insertion en amont, plus son discours est clair et précis lors du passage devant le jury. Je voudrais également souligner que l’objectif de cette épreuve n’est pas de sanctionner ou de tendre des pièges mais simplement de comprendre le parcours de la personne et son projet d’insertion, ainsi que d’évaluer ses compétences et la cohérence de sa stratégie avec ses objectifs. Notre rôle est aussi de l’accompagner dans cette démarche et de le conseiller pour l’aider à décrocher sa certification. »

Quel bilan dressez-vous de votre expérience au sein du jury de certification ?

L. D. : « Chaque année, c’est un réel plaisir pour moi d’écouter des artisans passionnés présenter leurs parcours et leurs projets d’insertion aux côtés d’Incitu et de La Fabrique nomade. Ce dispositif de certification est utile et fonctionne. Depuis sa création, de nombreux contrats de travail ont été signés, parfois dans de grandes maisons, et plusieurs entreprises ont été fondées. Il est également très satisfaisant de voir que des artisans se sont reconstruits, ont trouvé une place grâce à leurs compétences et leur savoir-faire et ont pu écrire une nouvelle page de leur vie. Je suis aussi touchée de constater que certains candidats qui parlaient peu le français ont réalisé d’énormes progrès et ont su acquérir un vocabulaire technique pour parler de leur métier. Je concluerai en saluant le courage et l’investissement des candidats, mais aussi des équipes de La Fabrique nomade qui mènent un travail d’accompagnement exceptionnel. »

 
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